Les troubles comportementaux chez le chat

La plupart des propriétaires ont déjà observé un comportement indésirable ou dérangeant chez leur chat. Ceux-ci découlent, la plupart du temps, de l’ennui ou du stress. Il est donc nécessaire d’envisager les solutions pour y remédier afin d’améliorer la qualité de vie au sein du foyer. Un propriétaire peut observer différents troubles comportementaux chez son chat. Morsures, griffures des meubles et une mauvaise utilisation de la litière sont les troubles les plus fréquemment rapportés.

MON CHAT MORD, pourquoi ?

La morsure peut être un signe explicite de trouble comportemental. Si un chat mord alors qu’il n’a jamais manifesté d’agressivité et qu’il a été correctement sevré – en d’autres termes, s’il mord alors que ce n’est pas dans ses habitudes… Il s’agit possiblement d’un signe d’anxiété. Le propriétaire doit veiller à détecter dans quel type de situation son chat est amené à mordre et si un de ses comportements, comme taquiner ou exciter son chat, l’induit.
Il faut aussi apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs d’une morsure. Un animal préviendra toujours avant de mordre : il s’agit de signes de « mise en garde ». Pour ce faire, le chat peut, par exemple : siffler, aplatir ses oreilles, grogner, agiter sa queue, dilater ses pupilles… Dans ce cas-là, il est alors préférable de stopper tout contact avec celui-ci.

Pour lutter contre les morsures qui ne font suite ni à de l’anxiété ni à une quelconque douleur et qui surviennent plutôt durant le jeu, le propriétaire doit notamment envisager d’arrêter les jeux de prédation ou d’attaque avec son chat “à mains nues”, sans passer par l’intermédiaire de jouets. En effet, cela encourage un comportement agressif. Encourager le jeu avec des jouets est donc préférable. Le chat pourra alors se défouler, mordre et griffer ses jouets et non pas les mains de la personne avec qui il joue. Si une morsure survient lors d’une caresse ou lorsque le propriétaire tente de manipuler son animal, l’interaction doit immédiatement cesser afin de respecter l’espace de l’animal. Les problèmes d’agressivité sont également fréquents si plusieurs chats vivent dans le même foyer.

ATTENTION AUX BLESSURES

Néanmoins, une morsure n’est pas systématiquement synonyme d’anxiété ou d’agacement, mais peut aussi être le signe d’une douleur. Le propriétaire doit donc être vigilant s’il détecte, en manipulant son chat, une zone particulièrement sensible. En cas de doute, la consultation d’un vétérinaire est fortement recommandée.
Comme toujours dans le cas de problèmes comportementaux, un souci de santé peut être la cause. Par exemple, les chats âgés peuvent avoir des difficultés à monter dans le bac à litière. Dans ce cas-là, il est préférable d’acheter un bac à litière moins profond. Le chat peut aussi avoir des difficultés à uriner ou au contraire à uriner plus souvent. Une visite chez le vétérinaire s’impose alors puisque ce dernier pourrait souffrir d’une infection urinaire ou bien d’une affection d’un organe tel que le foie, les reins ou la thyroïde. Un trouble comportemental se diagnostique toujours par exclusion des autres troubles.

Mon chat fait pipi partout, que faire ?

De même, le marquage urinaire est fréquent chez les chats. Les mâles comme les femelles marquent leur territoire avec de l’urine, mais ce comportement est plus courant chez les mâles. Une façon de remédier à la situation est de faire stériliser le chat. Généralement, les chats démontrent ce comportement quand ils estiment que leur territoire est menacé, c’est-à-dire, lorsqu’un nouveau chat est introduit dans leur espace par exemple. Le propriétaire peut s’assurer que chaque chat possède bien son propre espace. Il peut aussi passer du temps seul avec chaque animal et séparer les bacs à litière et zones de nourrissage. Si malgré cela, les bagarres deviennent trop fréquentes, il est possible de garder chaque chat dans une pièce séparée pendant environ quinze jours en les changeant régulièrement de pièce. Cela leur permettra de se réhabituer à leurs odeurs respectives. Enfin, il faudra les représenter les uns aux autres de façon très progressive.

LE REJET DU BAC A LITIÈRE

Un autre des troubles comportementaux récurrents chez le chat est le rejet du bac à litière. Pour cela, le propriétaire peut enlever la litière sale au moins une fois par jour et réaliser un bon nettoyage du bac chaque semaine au savon doux. En effet, certains chats refusent d’utiliser le bac à litière si ce dernier n’est pas assez propre. Une autre solution : placer plus de bacs à litière que nécessaire dans la maison ou l’appartement. De manière générale, on préconise une litière de plus que le nombre de chats présents. Leur emplacement ne doit pas être une zone de passage mais plutôt un coin tranquille où le chat se sentira à l’aise.

ATTENTION AVANT DE PUNIR SON CHAT

Il est important de ne pas punir son chat s’il fait ses besoins en dehors de sa litière. Cela risque d’aggraver le problème et d’augmenter son niveau d’anxiété. De plus, un nettoyage avec un produit à base d’enzymes est capital. Il permet d’effacer les odeurs et les taches en dehors du bac à litière. L’utilisation d’un produit à base d’ammoniac a une odeur semblable à celle de l’urine de chat. Elle est déconseillée, puisqu’elle peut inciter le chat à retourner aux endroits qu’il a déjà utilisés. Les griffures sur les meubles constituent un autre problème récurrent chez les chats d’intérieur. Pour l’éviter, il faut fournir à son chat un griffoir pour lui permettre d’entretenir ses griffes. Si il continue de faire ses griffes sur les meubles, il est alors possible de les recouvrir d’une housse en plastique pour l’inciter à retourner à son griffoir. De plus, si vous surprenez votre chat à égratigner le mobilier, vous pouvez l’arroser à l’aide d’un flacon pulvérisateur d’eau en disant « non » d’une voix ferme. A l’inverse, quand le chat utilise son griffoir, le propriétaire pourra le récompenser tout en le félicitant.

Mettre en place des solutions adaptées

La moindre perte de repère peut déstabiliser son état émotionnel et donner lieu à des comportements indésirables : les griffures, le marquage urinaire, l’agressivité. Avec la période estivale, propice aux changements (un animal emmené sur le lieu de vacances ou encore placé en chenil, chez des amis…) peut aussi être une source d’anxiété. Les troubles comportementaux chez le chat sont donc courants mais la plupart se règlent facilement si le propriétaire met en place les solutions adaptées. Il faut néanmoins faire preuve de patience et bien analyser les raisons qui poussent le chat à adopter tel ou tel comportement.
Attention à ne jamais oublier qu’un problème comportemental peut être la conséquence d’un problème de santé plus profond. Si le problème persiste, il est nécessaire de consulter son vétérinaire pour investiguer plus en profondeur.

Juliette Brassier – École Nationale Vétérinaire d’Alfort (EnvA)

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