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La rage chez le chien et le chat : causes, symptômes et conséquences

La rage touche un très grand nombre d’espèces, parmi lesquelles l’Homme, les chauve-souris, les rats, les renards, les chiens et les chats. Il s’agit donc d’une zoonose mortelle à laquelle il faut être particulièrement vigilant, notamment lors de voyages à l’étranger. Bien qu’aujourd’hui éradiquée en France, la gravité de cette maladie et de ses conséquences rendent nécessaire d’en connaître les symptômes et les fondamentaux en termes de législation.

La rage : qu’est-ce que c’est ?

La rage est une maladie très contagieuse causée par un virus du genre des Lyssaviridae et de la famille des Rhabdovirus, présent partout dans le monde. Ce dernier se multiplie durant la période d’incubation dans les fibres musculaires, avant d’atteindre le système nerveux via les jonctions neuro-musculaires. Il va alors migrer en empruntant les nerfs périphériques vers la moelle épinière et le cerveau, où il provoque respectivement un gonflement progressif et une encéphalite. A terme, il dissémine dans tout l’organisme, en particulier les glandes salivaires. Ce mode de contamination explique les nombreux symptômes caractéristiques de la maladie, ainsi que sa transmission par la morsure.

Quelles sont les causes ?

La rage est en effet transmise suite à la morsure d’un animal porteur du virus. La charge virale est très élevée dans la salive des animaux atteints, où le virus y est fortement excrété. Différents facteurs comme la gravité et la dimension de la blessure, la densité des fibres nerveuses au site de la morsure et la distance de celle-ci par rapport au cerveau peuvent par ailleurs influer sur la période d’incubation (par exemple, une morsure à la tête ou au cou ou des morsures multiples et graves sont associées à de courtes périodes d’incubation). Il est aussi important de noter que le virus peut être transmis par un animal ne présentant pas encore de symptômes, ce pourquoi toute morsure suspecte doit être prise très au sérieux.

La vaccination contre la rage

La vaccination des carnivores – domestiques ou non – est le moyen le plus efficace pour prévenir la rage. Elle se pratique dès l’âge de 3 mois dans le cas des chiens et des chats, et devient valide 21 jours après la vaccination. Un premier rappel de vaccination est effectué un an après, les autres rappels étant ensuite effectués tous les trois ans. En cas d’oubli, une reprise du protocole dès le début est nécessaire afin de reconduire la validité du vaccin.

Une législation très stricte

Une législation très stricte concernant la rage est en vigueur en France et dans le monde entier, en raison de la gravité de la maladie puisque celle-ci est immanquablement fatale. La vaccination des carnivores domestiques est obligatoire pour se rendre à l’étranger, ainsi que pour l’introduction ou la réintroduction en France de ces derniers. Les chiens de catégorisées doivent également être vaccinés, même sans sortie du territoire.

En cas de contamination

En cas de contamination, la période d’incubation chez le chien est en moyenne assez courte, allant généralement de 15 à 60 jours. En raison du tropisme du virus vers le cerveau, les symptômes de la maladie sont principalement nerveux : changements de comportement (agressivité soudaine et injustifiée, forte envie de mordre, peur), problèmes de déglutition, voix modifiée, salivation importante… Toutefois, l’un des premiers signes visibles est généralement l’apparition d’une forte fièvre accompagnée de douleurs (fourmillements démangeaisons, sensation de brûlure au niveau de la plaie…).

On distingue par ailleurs deux formes de la maladie, différant par leurs symptômes : la rage furieuse (ou blanche) et la rage paralytique (ou muette). La première affecte surtout le comportement (hurlements, morsure, hyperactivité, hydrophobie, aérophobie…). Elle peut causer des difficultés respiratoires et une paralysie de l’arrière-train et des mâchoires qui se généralise ensuite à l’ensemble du corps. Le développement de la maladie se fait en quatre phases : incubation, éclosion, propagation, en finalement décès par arrêt cardiorespiratoire.

La rage paralytique, quant à elle, est caractérisée par une paralysie presque instantanée, l’animal décédant alors par asphyxie.

Le diagnostic

Le diagnostic de la rage repose essentiellement sur l’évaluation de l’évolution des symptômes nerveux. Pour cette raison, il est interdit d’euthanasier un chien qui a mordu un être humain avant un délai de 15 jours, afin d’être en mesure de confirmer si le chien était ou non atteint du virus, et s’il a pu transmettre la maladie. Le diagnostic définitif se fait après le décès de l’animal, par l’observation microscopique des particules virales sur des coupes de cerveau et par l’inoculation à des cellules en culture dans des laboratoires spécialisés.

A l’heure actuelle, il n’existe malheureusement aucun traitement efficace. La mort de l’animal survient irrémédiablement 4 à 5 jours après l’apparition des premiers symptômes.

 

En outre, le mode d’expression spécifique de la rage implique que tout animal ayant mordu ou griffé un être humain doit être mis sous une surveillance spéciale «chiens mordeurs», afin de s’assurer que l’animal ne présente pas de symptômes de rage dans les 15 jours après la morsure. Il s’agit d’une obligation légale. Elle consiste en trois visites vétérinaires, successivement 24 heures, 7 jours et 14 jours après la morsure. Si à l’issue de ces trois visites, l’animal n’a présenté aucun signe évocateur et est toujours en vie, alors il y a impossibilité qu’il ait transmis la maladie. Dans le cas contraire, un sérum anti-rabique pourra être inoculé à la personne mordue, et l’animal atteint sera autopsié afin de confirmer le diagnostic. De manière générale, en cas de morsure, il est vivement conseillé de laver immédiatement la plaie à l’eau savonneuse pour tenter de limiter l’entrée du virus dans l’organisme.

 

La rage est donc une zoonose à prendre particulièrement au sérieux, en raison de l’absence de traitement à l’heure actuelle. Fort heureusement, les nombreuses mesures mises en place, en particulier via la vaccination – y compris celle des animaux sauvages – a permis d’éradiquer la maladie en France métropolitaine et en Outre-Mer. Des précautions sont tout de même à prendre puisque le virus sévit toujours à l’étranger. Ainsi, un respect strict des protocoles de vaccination et de déclaration mordeur participe à la maîtrise et à la prévention de la maladie.

 

 

 

 

Apolline Debruyne – École Nationale Vétérinaire d’Alfort (EnvA)

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