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Le syndrome brachycéphale

 

Il est de plus en plus fréquent de croiser des propriétaires de chiens du syndrome brachycéphale. Particulièrement appréciées pour leur caractère et leur physique, la truffe des brachycéphales étant très reconnaissable, ces races hypertypées présentent quelques spécificités.

En effet, les dérives génétiques sur ces animaux ont conduit à l’accentuation de certains caractères anatomiques ayant pour principales conséquences des difficultés respiratoires et des troubles digestifs.

SPECIFICITES PHYSIQUES du syndrome brachycéphale

Les chiens de race brachycéphale sont facilement reconnaissables à leur face plus courte que leur crâne, à leur prognathisme inférieur, soit l’avancement de la mâchoire inférieure, d’ailleurs souvent associé à une malposition dentaire et à un angle crânio-facial de 90°.

Ils possèdent ainsi un nez excessivement plat, l’exemple extrême du brachycéphale étant le Carlin. Le Bulldog anglais, le Bouledogue français, le Terrier de Boston, le Cavalier King Charles Spaniel, le Shih-tzu et le Pékinois sont autant d’autres races brachycéphales à nez écrasé pouvant présenter des troubles respiratoires et digestifs du fait de leurs malformations.

les causes et les symptômes de ce syndrome brachycéphale

Les pathologies respiratoires viennent principalement de l’affaissement de la trachée, du renversement des cartilages qui forment le larynx, de l’allongement et de l’épaississement du voile du palais, son extrémité faisant saillie dans les voies respiratoires et interférant avec le mouvement de l’air dans les poumons.

Les narines sont également anormales, elles sont réduites et étroites et elles s’effondrent vers l’intérieur lors de l’inhalation, ce qui empêche le chien de respirer par le nez.

Les symptômes respiratoires que l’on peut remarquer chez un chien brachycéphale sont les suivants :

  • ronflements,
  • essoufflement au moindre effort ou en cas de forte chaleur,
  • respiration rapide et sifflante et asphyxie avec syncopes pour les cas les plus extrêmes.

Certains chiens présentent aussi une cyanose, soit une langue et des gencives bleues du fait du manque d’oxygène.

LES CONSEQUENCES SUR LA SANTE

Généralement, les brachycéphales préfèrent dormir sur le dos. Ce phénomène est dû au fait que cette position permet aux tissus du palais mou de tomber dorsalement pour libérer le larynx.

Le système digestif est également impacté par ces particularités ; on observe généralement un rétrécissement du pylore se situant entre l’estomac et l’intestin grêle. De plus, l’œsophage ainsi que l’estomac ont tendance à être facilement irrités. Les conséquences sont des vomissements (aliments, mousse blanche) ainsi que des régurgitations.

Le système cardio-vasculaire est aussi touché par l’ensemble de ces malformations, notamment par le biais des troubles respiratoires. En effet, ces problèmes de ventilation impactent le cœur qui agit de façon à combler ces troubles. Il est donc extrêmement sollicité. Sur le long terme, les chiens atteints du syndrome brachycéphale peuvent ainsi présenter une insuffisance cardiaque droite. De plus, sans intervention chirurgicale, leur espérance de vie peut être diminuée par 22.

COMMENT LUTTER ET AGIR POUR PREVENIR ?

Pour lutter contre ces troubles et ne pas mettre en danger la vie de l’animal, les propriétaires se doivent d’adapter la durée des balades. Et d’éviter de sortir les chiens sujets aux symptômes respiratoires énoncés ci-dessus à des heures trop chaudes. A titre d’exemple, laisser courir un brachycéphale plus de 10 minutes l’été en pleine chaleur peut vite tourner à la catastrophe.

En situation d’urgence, l’animal en détresse respiratoire peut être placé sous oxygène. Le vétérinaire peut également lui administrer un traitement qui permet de diminuer le gonflement des voies respiratoires et de laisser passer l’air jusqu’aux poumons.

Le mieux est évidemment d’agir au plus tôt. Ainsi, si le propriétaire remarque chez son animal les signes caractéristiques du syndrome brachycéphale, n’attendez pas. Il est conseillé de l’emmener sans tarder chez un vétérinaire. Il pourra effectuer un bilan endoscopique sous anesthésie générale. Celui-ci va permettre de détecter l’ensemble des malformations respiratoires et digestives dont l’animal souffre. Ensuite, afin d’obtenir une nette amélioration des symptômes sur le long terme, voire une disparition totale de ceux-ci, la chirurgie est nécessaire.

Le vétérinaire pourra donc, avec l’accord du propriétaire, à la suite du bilan endoscopique et sous la même anesthésie, effectuer par exemple :

  • une rhinoplastie, soit l’agrandissement des narines favorisant le flux d’air ;
  • une palatoplastie, soit le raccourcissement du voile du palais pouvant être réalisé au laser. Ce qui permet une grande précision du geste chirurgical tout en diminuant les saignements et l’inflammation post-opératoire ;

ou encore l’accentuation de l’ouverture du larynx permettant un meilleur passage de l’air dans la trachée puis dans les poumons.

INTERVENIR AU PLUS TÖT POUR LIMITER LES RISQUES

Les vétérinaires considèrent actuellement qu’il y a une perte d’espérance de vie des chiens brachycéphales de 2 ans en moyenne par rapport aux chiens non brachycéphales. Il est donc vivement conseillé aux propriétaires de faire réaliser ces interventions par un vétérinaire le plus tôt possible. Afin d’obtenir de meilleurs résultats et espérer ainsi la guérison complète de l’animal. Cela permet également d’éviter l’apparition de lésions secondaires. Telles qu’une insuffisance cardiaque ou encore une obstruction progressive et irréversible de l’entrée de la trachée. Les chiens brachycéphales peuvent être opérés dès l’âge de 4 mois si cela est nécessaire. Les patients sont généralement hospitalisés durant au moins 24 heures. La toux et les haut-le-cœur sont des symptômes post-opératoires relativement courants.

Actuellement, la technique la plus sûre est la chirurgie du voile du palais au laser. En effet, grâce à cette technique de pointe, le taux de mortalité est réduit à 2%.

Les chiens de race brachycéphale sont donc des chiens fragiles dont il est important de connaître les spécificités et de mesurer les conséquences que celles-ci peuvent avoir sur leur santé. En effet, repérer les symptômes et faire réaliser les interventions nécessaires par un vétérinaire le plus tôt possible est primordial. Cela permettra, par la suite, d’améliorer nettement la qualité de vie de l’animal.

 

Juliette Brassier, École Nationale Vétérinaire d’Alfort (EnvA)

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