Chiens renifleurs, détectent-ils le COVID-19?
Le chien renifleur, l’allié du médecin !
Depuis longtemps, les chiens renifleurs sont reconnus pour avoir un flair hors du commun, c’est pour cela qu’ils sont systématiquement sollicités dans plusieurs missions : traquer les drogues, les explosifs ou encore sauver des personnes ensevelis sous les décombres. Ils peuvent aussi repérer des maladies telles que le paludisme ou certains cas de cancers.
Et pourquoi pas le COVID-19 ?
Il y a un réel engouement autour de cette technique de dépistage face au Covid-19. Le programme baptisé Nosaïs-Covid-19 mené par l’école nationale vétérinaire d’Alfort, a été créé au mois de mai dans le but d’entrainer des chiens à détecter l’odeur du Covid-19 dans la transpiration des êtres humains.
En effet, « le virus en lui-même n’a pas d’odeur, mais lorsqu’il infecte les cellules, celles-ci libèrent des molécules différentes de celles libérées par les cellules saines. Certaines d’entre elles sont volatiles et sont spécifiques du virus », explique Philippe Choquet, enseignant-chercheur au CHU de Strasbourg. Pour s’entrainer, les chiens se positionnent devant des supports métalliques contenant chacun un échantillon de sueur humaine, recueillie sous les aisselles à l’aide d’une compresse.
L’optimisme montré par Dominique Gradjean (enseignent et chercheur à l’ENVA à l’origine du projet) face à cette nouvelle manière de se dépister montre que cette solution est non négligeable et à prendre aux sérieux.
Une alternative aux tests PCR
Cette nouvelle façon prometteuse de dépister la population face au Covid-19, peut dans les mois à venir représenter un réel soulagement pour les laboratoires faisant face à l’afflux de personnes souhaitant faire un test PCR. Cette alternative est par ailleurs déjà mise en place à l’aéroport d’Helsinki en Finlande. D’après Anne Hielm-Bjorkman, la scientifique sui supervise l’expérience, cette technique est plus fiable que les tests PCR. En effet, le taux de détection va de 94 à 100%.
L’odorat des chiens est-il plus performant que la technologie ?
Non, car même si l’entraînement d’un bon chien est assez rapide, l’utilisation des tests PCR reste indispensable. Le recours aux « chiens renifleurs » doit être considéré comme un outil supplémentaire de dépistage selon Aymeric Bénard, responsable de l’expérimentation française.
De plus, les chiens sont entrainés dans des petites salles et non dans des conditions réelles : aéroports, gares… Les résultats peuvent donc être biaisés à cause de différentes odeurs et distractions – explique Isabelle Formantin, infirmière et docteur qui pilote le projet KDog-Curie de dépistage précoce du cancer du sein grâce l’odorat canine.
