Vomissements, bave, toux … quand contacter mon vétérinaire ?

En tant que propriétaire d’un animal, vous devez faire face aux problèmes de santé de vos compagnons. Ces différents problèmes de santé sont susceptibles d’arriver tout le long de la vie de votre chat ou de votre chien. Ils peuvent être minimes, mais peuvent parfois s’avérer être graves et nécessiter l’expertise d’un vétérinaire.

Les propriétaires sont très souvent les premiers observateurs de ces symptômes, et vont évaluer la gravité de la situation ou soumettre cette évaluation au vétérinaire. Dans tous les cas, la réaction aux premiers symptômes ne doit pas nuire à la santé de l’animal, c’est pourquoi il est important de savoir quels sont les bons réflexes à avoir face à ces symptômes parfois spectaculaires.

Nous n’allons pas aborder ici ceux qui s’évaluent avec la durée (l’animal ne mange plus, s’isole, semble triste, etc), mais des situations brèves dans lesquelles votre chat ou votre chien va réagir de manière marquée : de forts vomissements, une détresse respiratoire, une douleur vive, une salivation excessive et une perte partielle ou totale de conscience.

Les vomissements

Lorsque l’on est face à un animal qui vomit, il est important de se rappeler que les chats et les chiens sont des animaux chez qui le vomissement est fréquent (par rapport à d’autres espèces, notamment les primates). Un vomissement n’est pas associé immédiatement à une pathologie qui mettrait en danger la santé de l’animal.

En effet, chez le chat, les vomissements sont physiologiques, s’il s’agit de poils ou dans certains cas de nourriture. En faisant leur toilette, les chats ingèrent leurs poils qui s’accumulent dans l’estomac et finissent par être expectorés par l’animal. S’il s’agit de nourriture, il est très courant que le chat régurgite ce qu’il a mangé car il ne l’a pas assez bien mâché.

Quand s’inquiéter ?

Cependant, si les vomissements sont fréquents (plusieurs fois dans la journée), ou qu’ils sont sanguinolents, il est important de prévenir votre vétérinaire. Globalement, dans le cas de vomissements chez le chat, le bon réflexe est de garder un œil attentif sur la fréquence et la couleur.

Chez le chien, le vomissement est plus rare, c’est pourquoi on considère que si le chien vomit plus de 2 fois par mois, il faut envisager une consultation. Si le contenu est sanguinolent, ressemblant à de la bile ou des excréments, prendre rendez-vous chez votre vétérinaire dès le premier vomissement est une bonne manière de prévenir au mieux la pathologie.

Pour les chiots ou les vieux chiens, il est important de s’assurer que l’animal reste bien hydraté en lui apportant de l’eau. Les déshydratations sont très fréquentes chez ces individus. Le priver de nourriture pendant 12h ou ne lui donner que de l’ultra digestible (si vous êtes en ration ménagère du riz très cuit en faible quantité par exemple) sont de bons réflexes en attendant d’aller chez le vétérinaire, en fonction des conseils qu’il vous aura donné au téléphone.

La détresse respiratoire

On parle de détresse respiratoire lorsque votre animal suffoque brusquement ou est pris d’une grosse quinte de toux. La toux chez le chien est un symptôme très peu spécifique, il peut tout et ne rien vouloir dire. Attention donc à ne pas tomber dans l’extrême stress et émotivité, ou à l’inverse dans l’indifférence. Si la toux est passagère et que votre animal s’arrête de tousser de lui-même, il ne faut pas s’inquiéter. Notez-le dans un coin de votre tête et veillez à surveiller les prochaines toux. Si cela devait se répéter, appeler votre vétérinaire.

Souvent, la raison de la toux est assez simple, et on peut éliminer l’élément déclencheur facilement. En effet, un collier trop serré, ou de la fumée peuvent être des causes auxquelles on ne pense pas immédiatement. Vérifiez donc bien que le chien n’ait pas juste inhalé une bouffée de fumée de cheminée ou de cigarette, et que son collier ne comprime pas sa trachée. Ce sont des choses assez simples au premier abord, mais en situation réelle avec le stress, il ne faut pas les oublier !

Si l’animal est brachycéphale, c’est-à-dire qu’il a génétiquement le nez aplati et les conduits respiratoires raccourcis (on peut penser aux bouledogues ou carlins chez les chiens, et les persans chez les chats), la toux est souvent physiologique due à la dérive génétique dont ils souffrent. Ainsi, il est courant que ces animaux toussent, il ne faut pas trop s’inquiéter. Contrôler régulièrement leurs voies respiratoires avec votre vétérinaire semble être la meilleure prévention des pathologies qui en découlent.

En cas d’urgence

Dans les cas où votre chien ou chat semble essayer d’expulser un corps étranger coincé dans sa gorge ou sa trachée, il faut immédiatement l’amener chez le vétérinaire qui saura lui enlever. Observez bien votre animal qui trouvera de lui-même une position qui lui permettra de respirer au mieux.

Il est important de ne pas lui faire subir de mouvements brusques, pouvant déplacer le corps étranger et causer de plus amples dommages. Il faudra donc l’amener rapidement chez le vétérinaire sans lui faire subir de choc (freinage brusque, dos-d’âne pris trop rapidement, etc).

Une forte douleur

Si la douleur est localisée au niveau de l’extrémité d’une patte, il faudra regarder la surface des coussinets et entre ceux-ci s’il n’y a pas un corps étranger coincé. Il peut y avoir une écharde ou un bout de verre blessant votre animal à chaque pas.

Cela arrive assez souvent, et un propriétaire peut très bien s’en occuper seul. Si vous reconnaissez le corps étranger et si vous êtes certains de la superficialité de la lésion, retirez délicatement l’élément étranger. Puis désinfectez la plaie régulièrement. Dans certains cas, la lésion peut être plus grave et former un abcès au niveau des doigts de votre animal. C’est pourquoi il est important de bien le surveiller dans les heures et jours qui suivent.

A quel endroit se trouve la douleur ?

Si la douleur est localisée au niveau d’une patte mais pas aux extrémités, appelez votre vétérinaire. En effet, les chats et les chiens ne montrent que très rarement des signes de souffrance. En effet, si votre animal montre un de ces signes, c’est que la douleur est surement vive et forte. Au niveau des membres, mieux vaut prendre toutes ses précautions et appeler directement le vétérinaire. En essayant de limiter au maximum les mouvements de la patte en question.

Enfin, si la douleur est abdominale et que votre animal se tord de douleur, il est urgent de se rendre chez le vétérinaire le plus proche. Il se peut que votre animal se soit retourné l’estomac. Elle nécessite une opération chirurgicale d’urgence. La vitesse est le plus important, donc il y a peu de bons réflexes à avoir. Évidemment, ne tordez pas votre animal, laissez-le trouver sa position “la plus confortable”.

Cela arrive assez régulièrement et est une cause de mortalité fréquente chez les grands chiens. Ces retournements sont souvent dus à l’ingestion d’un repas juste avant un exercice intense. Veillez donc dans la vie de tous les jours à ne jamais donner à manger juste avant un exercice (une promenade, un moment jeux, etc….).

La salivation excessive

Si soudainement votre animal se met à saliver de manière excessive, c’est surement qu’il a ingéré un produit dangereux pour sa santé. Cette salivation peut être due à une allergie à un produit commun, ou faire suite à un contact avec un produit inadapté.

Ces réactions sont souvent spectaculaires, il ne faut pas s’affoler. La salivation permet à l’animal de diluer le produit et de l’éliminer au maximum. La première chose à faire est de trouver la cause. Car en fonction du produit, l’intervention du vétérinaire peut être obligatoire. Dans les produits qui provoquent ces salivations excessives on retrouve : les produits ménagers, la mort au rat et les produits antipuces/anti-tiques.

Dans le cas de produits antipuces/anti-tiques, la salivation est extrêmement violente mais inoffensive. Ces produits ne doivent pas être léchés certes, mais sont conçus pour ne pas trop altérer la vie de l’animal s’il le fait. Si votre chat ou votre chien salive dans la demi-heure qui suit la pose de la pipette antipuce/anti-tiques, veillez à le calmer.  Car il sera très excité et passez-lui de l’eau sur ses babines pour diluer au maximum le produit.

Comment réagir ?

La salivation s’arrêtera d’elle-même. Attention donc à bien positionner le produit sur la nuque de votre animal. De telle sorte qu’il ne puisse pas se lécher, et de séparer vos animaux pendant l’heure qui suit la pose du produit pour ne pas qu’ils se lèchent mutuellement.

Dans le cas de produits ménagers, attendez quelques minutes. Si ça se calme tout seul, c’est que votre chat ou chien n’a pas ingéré du produit en trop grande quantité. Il ne risque pas grand chose, la crise est passée. Si au bout de quelques minutes, votre animal semble développer d’autres signes cliniques (vomissements, abattement, etc.…) il est très important de l’amener chez le vétérinaire.

Pour la mort-aux-rats, ces produits sont très toxiques et dangereux, contactez directement votre vétérinaire sans tarder.

La perte de conscience

La perte de conscience, causée par un Accident Vasculaire Cérébrale ou autre pathologie cérébrale provoquant des signes cliniques aiguës, nécessite, pour être déceler, un œil averti. Lors d’accidents de ce type, l’animal a des mouvements brusques des yeux et de la tête. Comme s’il suivait une mouche a quelques centimètres de ses yeux.

Le regard est assez vide et s’il se déplace, va chalouper ou chuter. Il est alors plus qu’impératif de l’amener chez le vétérinaire pour qu’il l’examine et empêche l’irréparable.

Le bon réflexe à avoir ici est de se faire confiance. Si vous avez l’impression que l’attitude ou le regard de votre animal est différent, observez le bien. C’est votre intuition qui le sauvera.

Conclusion

De manière générale, il est important de ne pas avoir une quelconque appréhension à amener son animal chez le vétérinaire dans ces cas-là, en croyant que vous êtes hyper émotif et que le problème ne nécessite pas l’intervention d’un professionnel.

Il est possible que votre visite n’ai pas été nécessaire mais personne ne vous reprochera de vouloir bien faire. N’hésitez donc jamais en cas de doute sur la gravité de la situation.

On peut résumer dans le tableau suivant :

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Tom Angelo – École Nationale Vétérinaire d’Alfort (EnvA)