L’alimentation de nos compagnons domestiques
Il existe dans le commerce de nombreuses marques d’alimentation pour chien et chat domestiques. Celles-ci développent de nombreuses gammes de produits pour satisfaire leurs besoins. Sur les sites de ventes en ligne, on peut recenser plus de mille croquettes et pâtés différentes.
Le choix est alors très difficile pour le consommateur qui est souvent guidé par l’image de marque et qui veut le meilleur pour son animal à un prix raisonnable.
Cependant, le choix effectué n’est pas toujours le bon. Et de nombreuses contraintes économiques viennent entraver la qualité de l’alimentation industrielle et donc la santé de l’animal. Il est ainsi question de bien savoir choisir, ce qui entraîne nécessairement, une bonne compréhension du métabolisme de son compagnon.
1. Le choix de la qualité des ingrédients
Comme pour l’alimentation humaine, la qualité des produits est primordiale pour une alimentation saine. Les grandes marques d’alimentation pour chien et chat sont très souvent composées, en quantité décroissante, de viandes et sous-produits animaux, de céréales et de graisse animale.
La mention de “sous-produits animaux” fait référence à des produits d’origine animale ou d’autres produits obtenus à partir d’animaux, qui ne sont pas destinés à la consommation humaine. Ils sont souvent de basse qualité et ne constituent pas une source nutritionnelle suffisante pour l’animal à long terme.
Cela va de même pour les mentions “protéines déshydratées” ou “extrait de protéines végétales”, qui, bien que couvrant 100% des besoins journaliers, ne sont pas de qualité suffisante.
Or, on ne sait jamais réellement d’où sont issus les différents produits animaux présents dans les produits industriels. Certaines marques utilisent des produits frais qu’ils mentionnent dans la composition. Ce qui peut constituer un gage de qualité, tout comme la partie de l’animal qui a été utilisée.
La fraîcheur des produits et la qualité de la viande donnée n’est pas à négliger dans le choix de la nourriture pour son compagnon.
Il est d’ailleurs fortement conseillé de temps à autre, de substituer dans la ration de son animal, de la viande ou du poisson de bonne qualité destinés à la consommation humaine. Les carnivores domestiques en raffolent.
C’est un bon moyen d’allier le plaisir de la « gamelle » avec une alimentation saine. Il est recommandé de donner la viande rouge crue, à l’inverse de la viande blanche ou du poisson qui doivent être faiblement cuits à la vapeur.
2. L’utilisation intelligente de céréales (orge, blé, maïs, riz, quinoa,…)
Le débat sur l’utilisation de céréales dans la ration des carnivores domestiques est d’actualité et de nombreuses marques se différencient avec la mention “sans céréales”. Que faut-il en penser ?
Si on réfléchit en fonction de l’alimentation des ancêtres de ces animaux en milieu naturel, (constituée de proies vivantes les chats surtout ou des charognes plutôt les chiens), on pourrait penser que les céréales ne font pas partie de leur alimentation. D’un point de vue métabolique, les céréales sont nécessaires à une alimentation équilibrée chez les chiens et les chats : ils sont la source première de glucides.
Mais, les proies en question sont en très grande majorité des herbivores qui vont, elles, se nourrir de graines de céréales. Au cours de leur festins, les ancêtres de nos carnivores domestiques, vont ingurgiter une grande partie de leur système digestif et par conséquent se nourrir de céréales et de fibres végétales.
les céréales : bonne source ?
L’absence totale de céréales dans la ration (très à la mode aujourd’hui) est un facteur de risques pour certaines pathologies comme la myocardiopathie dilatée. Les céréales sont un constituant de la ration quotidienne de ces animaux. Bien évidemment, on rappelle que les chiens et chats ont un tube digestif court, adapté à un régime carnivore, mais qui, avec la domestication, se sont adaptés et digèrent bien l’amidon (première source de glucide).
Cependant, l’excès de céréales conduit à des troubles digestifs et généraux. Dans la plupart des produits industriels connus, les céréales forment le deuxième élément le plus présent. Et par céréales, on entend la plupart du temps du blé. Ces apports glucidiques contiennent du gluten et peuvent être allergènes. L’orge, le blé, l’avoine sont à éviter, même lors de friandises ou de récompenses (pains, gâteaux,…).
Généralement, la quantité de céréales ne doit pas dépasser 30% de la ration journalière. Mais est souvent en quantité trop importante dans les produits industriels (jusqu’à 60%).
Le faible coût, l’augmentation du poids du produit et le sentiment de satiété plus rapide chez nos compagnons limitant l’utilisation de matières premières plus coûteuses sont des hypothèses à cette utilisation excessive.
Ainsi, il est important d’incorporer des céréales dans la ration, mais il ne faut pas en abuser, surtout pour celles qui peuvent être allergènes.
3. La diversité de l’alimentation
Les produits choisis vont être donnés à raison de 2/3 fois par jour pendant une très longue période de la vie de l’animal, si ce n’est toute leur vie pour certains. Aucun produit ne peut être parfait.
Certains sont excellents mais leurs défauts, presque inexistants au premier abord, vont être de plus en plus néfastes pour l’animal au fur et à mesure qu’il recevra la même ration quotidienne. La diversité de nourriture permet, si les aliments sont complémentaires, de ne pas avoir de carence.
Il est donc très important de diversifier la nourriture pendant la vie de son animal.
4. L’utilisation de légumes dans la ration
Parler de légumes peut sembler hors-sujet lorsque l’on parle des carnivores. Cependant ceux-ci sont très importants pour le bon fonctionnement du transit de nos compagnons domestiques. Par légumes on entend cellulose et fibres végétales, qui constituent le support du développement harmonieux de la flore intestinale.
Celles-ci facilitent le transit intestinal, règlent sa rapidité et donc améliorent l’absorption des nutriments. C’est d’ailleurs pour cela que ces animaux, s’ils ont accès à l’extérieur, vont souvent “se purger”. En mangeant des pousses d’herbes ou autres végétaux non ligneux.
L’usage de légumes (aliments gorgés d’eau) permet également d’hydrater l’animal. Cela peut couvrir jusqu’à 80% des besoins journaliers en eau. Il boira alors beaucoup moins, sauf en retour de promenade.
Les légumes permettent également de fournir à la ration. Vitamines, minéraux et oligo-éléments en faible quantité (car peu métabolisable) mais nécessaires (vitamine C, B9, bêta-carotène, polyphénols, nutriments, calcium, phosphore, fer). Généralement, les légumes doivent constituer environ ⅓ de la ration ! Vous serez d’ailleurs très surpris que votre animal aime autant certains légumes ! A vous de tester !
5. La ration ménagère, une bonne idée ?
La ration ménagère est une ration faite 100% maison, souvent par le propriétaire de l’animal. Il faut pour cela bien avoir connaissance des caractéristiques nutritionnelles de l’espèce.
Nous avons déjà évoqué le fait de rajouter divers aliments (viandes, poissons, légumes) dans la ration pour compléter le manque de qualité des produits classiques. Mais qu’en est-il de tout faire soi-même ? Est-ce possible ? Et est-ce raisonnable ?
Préparer quotidiennement à manger pour son compagnon présente les avantages et inconvénients suivants :
D’expérience, nombreux sont ceux qui préparent eux-mêmes la ration pour leurs animaux. Cela nécessite une bonne organisation. Mais c’est tout à fait faisable et cela ne prend pas tant de temps une fois qu’on a l’habitude.
Conclusion
Maintenant que vous avez toutes ces informations, que faire pour votre animal ? Tout d’abord, il est important de préciser que la nourriture industrielle des grandes marques peut très bien convenir à votre animal et n’entraîner aucune complication.
Le débat n’est pas dans la stigmatisation de ces produits, mais plutôt dans l’élargissement des possibles et dans le perfectionnement de la qualité de leur nourriture. La santé est guidée par l’alimentation, il est donc nécessaire d’en prendre conscience lorsque l’on est propriétaire d’animaux.
Pour résumer, nourrir sainement son animal de manière équilibrée signifie :
- diversifier les produits,
- vérifier au mieux la qualité des matières premières,
- rajouter de temps en temps de la viande/poisson et des légumes frais de qualité,
- et pour finir faire attention aux céréales allergènes.
La ration ménagère, si elle est bien réalisée, peut-être une très bonne idée pour développer ses connaissances, ses relations avec son compagnon, et améliorer l’alimentation (et donc la santé de son animal). A vous de décider !
S’informer et réfléchir, même pour des mœurs ancrées dans nos habitudes, est primordial si l’on souhaite s’extirper du flux publicitaire et économique pour ne pas biaiser les discussions autour de la santé.
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Tom ANGELO – École Nationale Vétérinaire d’Alfort (EnvA)
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